Avant toute possession, il y a le désir de l’ordre de l’émotion, viennent ensuite la tentation, la convoitise, l’illusion et l’obsession qui signent la déstabilisation des sens et de la raison et enfin, la force et le pouvoir de jouir qui sont du domaine de la domination. Non nous ne parlons pas ici d’un échange amoureux qui trouverait sa conclusion dans un coït de plaisirs partagés, ou librement consentis, car dans la possession, de biens, de connaissances ou de personnes, il y n’y a guère de partage.
D’un côté se trouve celui qui dispose en maître, le possesseur et de l’autre le possédé, dévoué ou asservi. La possession peut alors se définir comme le fait d’avoir quelque chose ou quelqu’un dont on fait ce que l’on veut ou encore de faire ce que l’on veut de ces derniers sans en être véritablement propriétaires.
Dans ceux qui disposent et jouissent en maître, on trouve les tyrans de toutes sortes, dominateurs et des usurpateurs, dictateurs, ou encore esclavagistes. Mais ces oppresseurs sont eux même obsédés, possédés par leurs passions, leurs pulsions, leurs perversions ou leurs soifs de pouvoirs. C’est donc que la possession n’agit pas seulement en dehors de l’homme mais par l’intérieur par envahissement, intrusion. Le corps devient alors un support matériel de quelque chose d’immatériel de l’ordre de la névrose ou de la spiritualité.
Patricia Tardy
( extrait Possession MACA)
Prior to any form of possession as such, an individual aspires to order in his emotions, which gives way to temptation, lust, illusion and obsession, the signs of destabilised senses and emotions, and finally, the will and the strength to enjoy subjugation, which are the traits of an individual that is dominated. Not to be found here are the loving exchanges that reach their conclusion in shared or freely consented coupling, because in possession, whether of belongings, knowledge or indeed a person, there is no sharing.
On one side is the person that is the master, the possessor, and on the other side, the possessed, devoted or enslaved. Possession can thus be defined as the state of having something or someone that one entirely disposes of to do whatever one wants, even if one is not strictly speaking the owner.
In the ranks of those who are or enjoy the position of master are found tyrants of all kinds, predators and usurpers, dictators, or enslavers. These oppressors are themselves obsessed, possessed by their passions, drives, perversions or thirst for power. Thus, possession does not simply operate outside man, but works its way in his interior, through invasion or intrusion. The body then simply becomes a material support to something that is immaterial, of the realm of psychosis or enlightenment.